LES NOMADES DE LA MER
"A l'image de nombreux nomades, la plupart de ces populations
ont aujourd'hui disparu ou ont été assimilées, au prix de leur identité. En Patagonie,
les derniers Alakalufs qui parcouraient, à la recherche des colonies de phoques, les
immenses fjords balayés par les vents glacés du Pacifique austral sont morts il y a une
dizaine d'années. (...)
"Les Alakalufs fabriquaient des canots avec des planches ou des
écorces cousues au moyen de lianes, matériaux qu'ils trouvaient dans les forêts
côtières, d'où leur nom d'"Indiens canoeros". Ces embarcations, propulsées
à la rame avec parfois l'appoint d'une peau de phoque pour voile, pouvaient contenir neuf
à dix personnes ; un petit feu était entretenu sur un lit de cailloux, de sable et de
coquillages. Fragiles, mais fuselées et rapides, avec une bonne assise sur l'eau, les
canots permettaient de nomadiser dans ce monde hostile de Patagonie, en quête de
poissons, de phoques et de crustacés. (...)
"Sous le climat austral, les Alakalufs connaissaient deux
moments forts, marqués de jours d'abondance et de réjouissances, qui réunissaient les
campements parents. Au printemps, lors des expéditions périlleuses qui voyaient les
hommes escalader les falaises surplombant à pic le Pacifique pour dénicher les ufs
de mouettes follement appréciés. En été, lors des grands déplacements pour chasser
les phoques, au moment où les roqueries se regroupent, pour le temps des amours, sur les
plages et les rochers."
Pierre Bonte et Henri Guillaume, Les Nomades,
Éditions de la Martinière, 1998
Voir aussi Marc-Antoine Calonne, Patagonie,
Transboréal, 1999 - Henri Nayral de Puybusque,
vice-consul de Patagonie, de retour du Cap Horn,
19
décembre 2002- 4 janvier 2003 -
Qui se souvient des hommes…,
par Patricia Romanet-Faucon
Le site le plus complet sur les Alakaluf : http://www.multimania.com/jes/elsur.htm
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