"En ce qui me
concerne j'ai de la position des grandes religions à la surface de la terre une notion
très pluraliste (...).
Voici
un petit dessin que j'appelle généralement mon blason sur lequel vous verrez
que ces cinq grandes traditions ont ceci de commun qu'elles sont orientées par
l'extrémité de branches, de rameaux, qui s'enracinent toutes dans la même
source, la même eau - vous verrez quelque chose en bas qui est un peu tremblé
transversalement, cela représente l'eau, l'eau primordiale si vous voulez, et
c'est de là que sont sorties les grandes religions. »
Théodore Monod n’était pas
théologien et il pouvait se permettre d‘afficher un œcuménisme qui lui
faisait souhaiter non seulement l’unité des chrétiens, mais aussi le
rapprochement des Religions du Livre, voire de toutes les grandes religions que
compte l’humanité. Ce blason est une sorte de préfiguration de la rencontre
d’Assise, initiée par Jean-Paul II, à l’eau primordiale près. C’est
d’ailleurs peut-être en cela d’ailleurs qu’il est heureux qu’il ne soit
pas un théologien. Ceci dit, si l’on considère cette « origine »
des religions de l’humanité, il s’agit bien de l’eau primordiale, certes,
mais pour leur « fin », il y a aussi deux lettres grecques qu’il
ne commente pas, mais qui sont parfaitement visibles aux deux extrémités de la
croix : l’alpha et l’omega.
Il y a, enfin, ce signe des non-violents qui peut étonner dans ce
contexte très inter religieux. Mais c’est à ce signe qu’il est resté fidèle
toute sa vie, pour le symbole de la lutte pacifiste, de la « résistance
non violente » imitée de Gandhi, du combat pour la paix et la Justice,
tout de même qu’il resté fidèle à cette Communauté des Veilleurs, fondée
par son père, le pasteur Wilfred Monod, et dont il est l’initiateur.
La
communauté des Veilleurs
La
devise des Veilleurs est « Joie, Simplicité, Miséricorde »
La communauté des Veilleurs est une sorte de « Tiers-Ordre »
protestant, qui a été fondée, en 1922, par Wilfred Monod, le père de Théodore,
après que ce dernier lui eut adressé un mémoire sur l’orientation qu’il
souhaitait donner à sa vie intérieure. Théodore Monod avait 20 ans, et sa
principale règle consistait dans la récitation quotidienne des Béatitudes,
« vers le milieu de la journée ». Cette communauté – qui existe
toujours, avec d’ailleurs la même règle – est fondamentalement « une
association chrétienne, et de « Veilleurs », qui se proposent de
mettre leur conduite journalière en harmonie avec l’esprit des Béatitudes :
esprit de Joie, de Simplicité, de Miséricorde. » Elle est donc
centrée sur « l’obéissance volontaire à l’enseignement du Sermon
sur la montagne », - « texte redoutable, reconnaît Théodore
Monod, révolutionnaire, car si on imaginait que ce texte soit mis en
pratique, le monde changerait du jour au lendemain ». Les « Veilleurs »,
enfin, selon les Principes constitutifs de la communauté, « n’organisent
pas une œuvre nouvelle. Ils sont émus par la dramatique déchéance de la chrétienté
actuelle (…). Ils veulent donc « veiller et prier », selon
l’ordre du Maître, et rester ainsi en état d’alerte spirituelle et de
vraie disponibilité pour servir, en s’efforçant de se maintenir dans l’Amour
de leur Seigneur »
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