> LE BLASON DE THÉODORE MONOD

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Blason

 

3Sur ce dessin, certains d'entre vous pourront probablement trouver à juste titre que j'ai un peu privilégié ma tradition, en plaçant au centre une Croix et au pied de cette Croix le signe des non-violents.

Oui, je reconnais que j'aurais pu dessiner autrement le christianisme par rapport aux autres grandes traditions religieuses, mais je suis - j'allais dire chrétien - non, je suis apprenti chrétien, et il était normal que j'attribue une importance particulière à la foi à laquelle j'appartiens. Ceci dit, ma notion de pluralisme s'exerce non seulement dans le domaine des grandes religions, qu'on peut considérer comme juxtaposées - il y a plusieurs demeures dans la Maison de mon Père - mais s'applique aussi à l'intérieur du christianisme..."

Théodore Monod, 15 août 1990

 

"En ce qui me concerne j'ai de la position des grandes religions à la surface de la terre une notion très pluraliste (...).

Voici un petit dessin que j'appelle généralement mon blason sur lequel vous verrez que ces cinq grandes traditions ont ceci de commun qu'elles sont orientées par l'extrémité de branches, de rameaux, qui s'enracinent toutes dans la même source, la même eau - vous verrez quelque chose en bas qui est un peu tremblé transversalement, cela représente l'eau, l'eau primordiale si vous voulez, et c'est de là que sont sorties les grandes religions. » 

Théodore Monod n’était pas théologien et il pouvait se permettre d‘afficher un œcuménisme qui lui faisait souhaiter non seulement l’unité des chrétiens, mais aussi le rapprochement des Religions du Livre, voire de toutes les grandes religions que compte l’humanité. Ce blason est une sorte de préfiguration de la rencontre d’Assise, initiée par Jean-Paul II, à l’eau primordiale près. C’est d’ailleurs peut-être en cela d’ailleurs qu’il est heureux qu’il ne soit pas un théologien. Ceci dit, si l’on considère cette « origine » des religions de l’humanité, il s’agit bien de l’eau primordiale, certes, mais pour leur « fin », il y a aussi deux lettres grecques qu’il ne commente pas, mais qui sont parfaitement visibles aux deux extrémités de la croix : l’alpha et l’omega.  

Il y a, enfin, ce signe des non-violents qui peut étonner dans ce contexte très inter religieux. Mais c’est à ce signe qu’il est resté fidèle toute sa vie, pour le symbole de la lutte pacifiste, de la « résistance non violente » imitée de Gandhi, du combat pour la paix et la Justice, tout de même qu’il resté fidèle à cette Communauté des Veilleurs, fondée par son père, le pasteur Wilfred Monod, et dont il est l’initiateur.

La communauté des Veilleurs

La devise des Veilleurs est « Joie, Simplicité, Miséricorde »

La communauté des Veilleurs est une sorte de « Tiers-Ordre » protestant, qui a été fondée, en 1922, par Wilfred Monod, le père de Théodore, après que ce dernier lui eut adressé un mémoire sur l’orientation qu’il souhaitait donner à sa vie intérieure. Théodore Monod avait 20 ans, et sa principale règle consistait dans la récitation quotidienne des Béatitudes, « vers le milieu de la journée ». Cette communauté – qui existe toujours, avec d’ailleurs la même règle – est fondamentalement « une association chrétienne, et de « Veilleurs », qui se proposent de mettre leur conduite journalière en harmonie avec l’esprit des Béatitudes : esprit de Joie, de Simplicité, de Miséricorde. » Elle est donc centrée sur « l’obéissance volontaire à l’enseignement du Sermon sur la montagne », - « texte redoutable, reconnaît Théodore Monod, révolutionnaire, car si on imaginait que ce texte soit mis en pratique, le monde changerait du jour au lendemain ». Les « Veilleurs », enfin, selon les Principes constitutifs de la communauté, « n’organisent pas une œuvre nouvelle. Ils sont émus par la dramatique déchéance de la chrétienté actuelle (…). Ils veulent donc « veiller et prier », selon l’ordre du Maître, et rester ainsi en état d’alerte spirituelle et de vraie disponibilité pour servir, en s’efforçant de se maintenir dans l’Amour de leur Seigneur »