
"Billy avait assisté au
plus grand massacre de l'histoire européenne, le
bombardement et l'incendie de Dresde."
"Quand les Américains
et leurs gardes revinrent à la surface, la fumée
noircissait le ciel. Le soleil était une une petite
tête d'épingle rageuse. Dresde rappelait la Lune, un
paysage exclusivement minéral. Les pierres étaient
bouillantes. Personne d'autre n'en avait réchappé
dans le voisinage."
"Les Américains ont
maintenant découvert Dresde, constatait Rumfoord
vingt-trois ans après le bombardement. Beaucoup
d'entre eux se rendent compte que ce fut bien pire
qu'Hiroshima."
Kurt Vonnegut,
Abattoir 5, Le Seuil |
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©Jean
Moncelon, 2004
Deux témoignages
« D’une altitude
de 20 000 pieds, Dresde apparaissait comme une ville où toutes
les rues étaient gravées en lignes de feu. »
« Il y avait une
mer de feu recouvrant, à mon avis, à peu près 65 km carrés. On
pouvait sentir dans ma carlingue la chaleur qui s’exhalait du
brasier. Le ciel avait d’éclatantes teintes écarlates et
blanches et la lumière à l’intérieur de l’appareil était celle
d’un étrange coucher de soleil d’automne. Nous étions tellement
médusés par le spectacle de la terrifiante fournaise que, bien
que nous fussions seuls au-dessus de la ville, nous en fîmes le
tour pendant de nombreuses minutes avant de reprendre le chemin
du retour, subjugués par l’horreur que nous imaginions en
dessous. Nous pouvions encore voir la lumière de l’holocauste
trente minutes après avoir quitté les lieux »
Cités par David
Irving, La destruction de Dresde, Robert Laffont, 1964
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In
memoriam
13-14 février 1945
"Fin février 1945, 800 000,
peut-être un million de personnes, se trouvaient à
Dresde. 640 000 d'entres elles étaient ses habitants,
les autres des réfugiés. Les deux groupes perdirent au
total 40 000 personnes dans le raid aérien des 13 et 14
février.
Les villes petites et
moyennes, au centre historique resserré, étaient
susceptibles de subir une tempête de feu. Et seul le feu
garantissait une zone de mort.
Le groupe de bombardiers
n°5, devenu expert en matière de destruction de
précision, dirigea l'opération de Dresde. L'opération
Thunderclap fut réalisée sur une ville si éloignée
et présentant si peu d'intérêt pour la guerre qu'on
l'avait ignorée pendant quatre ans et demi.
Contrairement à ce qui se
passa à Hambourg et Kassel, ce n'est pas par hasard
qu'il y eut des dizaines de milliers de morts, ce fut
voulu.
Harris opta donc pour la
méthode du double raid testée à Duisburg, Cologne et
Sarrebruck. Il ne double pas, il multiplie plusieurs
fois les destructions parce qu'il frappe alors que,
soulagée, la population se croit hors de danger.
Quatre-vingt-dix minutes après la fin de l'alerte, les
habitants de Dresde eurent juste le temps de se traîner
dans le Grand Jardin et sur les bords de l'Elbe, lorsque
l'alerte retentit à nouveau, dans les faubourgs du
moins, car les installations du centre-ville ne
fonctionnaient plus. C'est sur de tels défauts que
compte le "double blow" [le "coup double"] pour augmenter
les pertes humaines."
Jörg Friedrich,
L'incendie, L'Allemagne sous les bombes, 1940-1945,
Éditions de Fallois, 2004.
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Sommaire - Galerie 2004
(Dresden)
- Toutes les Galeries - Cercle "Boehme - Novalis" :
Saxe et Thuringe, 2-7 juillet 2004
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