"On nous a anéantis par le feu et le glaive, par
les balles et à coups de canon, par la peste et le choléra. Mais nous sommes vivants.
(...) Nous sommes invincibles!... Indestructibles!... N'est-ce pas là un miracle? Sans
doute, cela en est un! La vie n'est-elle pas toujours miracle!
Malheureusement
nous ne sommes pas tous vivants... Il est douloureux de voir mourir un brin
d'herbe sans défense, douloureux de voir périr une espèce rare d'oiseau ou
d'animal. mais il est mille fois fois plus douloureux de voir disparaître
un peuple entier, sans laisser de traces (...)
Sur le continent eurasiatique, dans ma patrie, se sont à jamais
évanouis dans le néant : les Omoks de la Kolyma, les Kamasinètses du cours supérieur
de l'Ienisseï, les Iougues de la rivière Sym. Sont sur le point de disparaître : les
Kérèks du bord de la mer d'Okhotsk, les Enètses de la presqu'île de Taïmyr
(...).
De nombreux peuples, contre leur
volonté, ont quitté notre belle Terre [...]. Aujourd'hui, il est
impossible de ne pas songer à eux."
Khanty Aïpine, 1995.
> En Mongolie :
Galsan Tschinag |