1924
"Je danse en scène, à Prague,
quand je tombe et me blesse au ménisque. Je dois arrêter. Prostration et
déception. Heureusement, quelques mois plus tard, le cinéaste Arnold Fanck
me propose le rôle principal dans La Montagne sacrée. C'est la
révélation de la haute altitude et des fils d'alpinisme hivernal. La
Montagne sacrée est un succès ; j'enchaîne six Bergfilme de
suite sous la direction de Fanck."
1932 : La Lumière bleue
"Je dirige, joue et monte mon premier film
personnel, La Lumière bleue, un conte estival sur les
Dolomites. Le film fait sensation."
"C'était une très bonne
comédienne - une remarquable comédienne. Elle était elle-même. Elle
était si simple, c'est ce qu'il y avait de formidable avec elle. Elle ne
jouait pas la comédie comme les comédiens normaux, qui apprennent leur
rôle" Hans Ertl
"Devant mes images, je veux
qu'on se dise que c'est magnifique."
1934 : Le Triomphe de la
volonté
"A chaque congrès nazi, des dizaines de
films ont été tournés. Si les miens sont restés en mémoire, c'est
peut-être qu'ils étaient les meilleurs"
1936 : "Malgré le peu d'intérêt
d'Hitler pour les Jeux olympiques, je prépare un documentaire sur les Jeux
de Berlin. C'est Olympia (les Dieux du stade) que je tourne comme
une célébration de tous les athlètes et un rejet de la théorie raciale de
la supériorité aryenne."
"Au cours des préparatifs
du Congrès, je rencontrais une femme qui, déjà du temps de mes études,
m'avait beaucoup impressionné. Il s'agissait de la star et metteur en
scène de célèbres films de montagne ou de ski, Leni Riefenstahl. Elle
avait été chargée par Hitler de faire des films sur les congrès. Seule
femme remplissant une fonction officielle dans les rouages du parti, elle
allait souvent se heurter à l'organisation du parti, qui, au début, tenta
parfois de fomenter une révolte contre elle. Cette femme, avec son
assurance, son art de diriger sans complexes un univers masculin et
d'arriver à ses fins, était une provocation permanente pour les dirigeants
politiques de ce mouvement traditionnellement misogyne. Pour la renverser,
on monta des intrigues, on rapporta à Hess des calomnies. Pourtant, après
le premier film, qui réussit à convaincre même les sceptiques de
l'entourage de Hitler du savoir-faire du metteur en scène, les attaques
cessèrent. Une fois
le contact entre nous établi, elle tira une coupure de presse toute jaunie
d'une cassette et me dit : "Lorsqu'il y a trois ans, vous avez dirigé les
travaux de la maison du Gau, j'ai, sans vous connaître, découpé votre
photographie dans le journal", et comme, stupéfait, je lui demandais
pourquoi elle l'avait fait : "Je pensais alors, répondit-elle, qu'avec
cette tête-là vous pourriez jouer un rôle... dans un de mes films
naturellement". Albert Speer, Au cœur du Troisième Reich
1945
"J'aurais obtenu tout ce
que je voulais en disant : "Je savais qu'il y a avait des camps de
concentration". J'aurais dû dire cela. Je savais, et je l'ai dit, qu'il y
en avait à Dachau et Theresienstadt, mais je n'avais jamais entendu parler
des autres. Si j'avais dit que oui, j'aurais eu moins d'ennuis. Mais
c'était mentir, non?"
1962 : Première expédition au Soudan, parmi les Noubas
"Avec les Noubas j'ai eu des
relations si fortes que j'ai même pensé y rester pour toujours. Ces gens
je les ai aimés et ils m'ont aimée. J'ai passé avec eux la période la plus
heureuse de la ma vie"
"Je fais des centaines de photos, qui
paraîtront en deux livres. Ce sont des hommes d'une autre planète,
extraordinairement beaux, généreux, vaillants. Jusqu'en l'an 2000,
j'effectuerai des dizaines de visites chez les Noubas."
"En novembre 1962, elle
partit avec une expédition dans le village soudanais de Tadoro pour y
découvrir "ses" Noubas. La vie dans cette tribu, qui n'avait
pratiquement pas été touchée, à l'époque, par le culture occidentale,
fut pour Leni Riefenstahl un retour au Paradis, car parmi les Noubas
elle était une femme sans histoire. Le documentaire photographique
qu'elle réalisa sur les différents groupes Noubas fut un succès, même si
on lui reprocha d'avoir une fois de plus mis en valeur l'héroïsme et la
force. "Ils sont si beaux. Ce n'est pas moi qui les ai faits, c'est le
bon Dieu", répliqua la photographe" Guido Knopp.
1973 : Découverte du monde sous-marin
"Depuis toujours, je suis fascinée
par la beauté, la force, la santé et la vie. J'ai trouvé tout cela sous
l'eau. C'est un jardin de pure harmonie, une liberté absolue."
2002
"Dans mon
album de photographie, Cinq vies, j'illustre cinq de mes activités
successives, à cinq époques différentes du XXe siècle. Dans ce XXIe
siècle, ma sixième vie, si Dieu le veut, sera consacrée à réaliser le rêve
de la survie. Il faut que nous rétablissions la beauté de la Terre pour
les générations futures"
Leni Riefenstahl est décédée
le 8 septembre 2003, à Pöcking, en Bavière |