L'ouvrage est dédié à la
mémoire du Comte Folke Bernadotte, assassiné à Jérusalem, le 17 septembre
1948 "C'est justement pour faire
respecter la trêve imposée par les Nations Unies et leur "Médiateur"
Bernadotte, que je me portai volontaire, en juin 1948, comme "Observateur"
militaire en Palestine. C'est bien la première fois que je fus titulaire
d'une carnet à trois volets, dont un en anglais, l'autre en arabe et
le dernier en hébreu. C'est aussi la dernière fois que j'ai mis les pieds
à Jérusalem." > Un extrait
"C'est
justement parce qu'il savait que je combats la torture partout et toujours
dans le monde, que Maurice Rolland, alors président de la Chambre
criminelle de la Cour de Cassation, m'a demandé de participer, le 3 juin
1972, à un colloque sur « La torture aujourd'hui », où j'ai parlé de
l'Iran et des crimes de la police politique, la SAVAK. C'est dans un
silence de mort que j'ai terminé mon « réquisitoire » en ces termes : «
Puisque le Shâh fait « conseiller » sa SAVAK par des « experts» sionistes,
pourquoi ne permet-il pas la création, en Iran, d'une association
comparable à celle de la « Ligue israélienne pour les Droits de l'homme et
du citoyen, BP 201-78, Tel-Aviv », qui a, notamment, rendu public, en
toute liberté, en juin 1970, son «Mémorandum aux Nations Unies sur les
pratiques israéliennes dans les territoires occupés » ? On peut y relever
27 cas de tortures. Il est vrai que ces témoignages n'ont entraîné aucune
conséquence heureuse. Il est vrai aussi que le Dr. Israël Shahak,
président de cette Commission, serait « fou »... Dans ce cas, pourquoi ne
pas l'interner dans un asile psychiatrique? Le 10 juin 1972, soit une
semaine à peine après mon intervention, je reçois un mot de Maurice
Rolland : « Je vous remercie de votre exposé extrêmement nourri et vivant
». A sa demande, je lui envoie, de nouveau, le texte même que j'avais lu
au colloque. Le 12 décembre 1972, il me répond : « Ayant lu attentivement
votre texte » (que j'avais, bien entendu, lu en public devant lui), « j'y
constate la présence de deux passages totalement étrangers au sujet qui
vous était imparti, à savoir, p.1, §3 et p.2 tout le §8 ». Celui-ci, je
viens de le citer. Le §3 est le suivant : « En 1956, la redoutable police
politique, la SAVAK, est créée avec l'aide des Américains, auxquels se
joindront les experts israéliens (chaque année, le directeur iranien de la
SAVAK va faire un stage d'un mois chez les spécialistes d'Israël) ». Je
réponds, le 14 décembre, et n'accepte aucune censure : «J'appelle un chat
un chat et l’État d’Israël un État étranger, qui n'est pas plus au-dessus
des lois que l'Empire d'Iran ». Le 18, nouvelle lettre : « Vous n'êtes pas
d'accord pour cette suppression ; n'en parlons plus. Mais, dans ces
conditions, nous ne pouvons pas publier votre texte ». Je tombe de haut :
j'ai déchiré le voile du Temple. Et vingt ans d'amitié viennent de finir."
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