Amour et
connaissance
Deux puissances sont à l’œuvre, à savoir une « première puissance
opérative principale, laquelle est nommée de connaissance » et une
« autre puissance opérative principale, laquelle est nommée de l’amour ».
Or, « Dieu qui en est le créateur reste toujours incompréhensible à la
première, qui est celle de la connaissance ; et à la seconde, qui est
celle de l’amour, Il est tout compréhensible, pleinement et
intérieurement, quoique diversement pour chacun » (26). La puissance de
connaissance permet de s’élever dans le monde naturel, celui des âmes et
des anges. C’est la puissance de l’amour qui fait entrer dans le divin,
toutefois on n’accède au divin que dans un nuage d’inconnaissance :
« Toujours et toujours il trouvera un nuage d’inconnaissance entre
lui et son Dieu » (209).
A la « vie commune »
correspondent les sens corporels, or ce que ne peuvent pas connaître
les sens corporels, c’est le monde spirituel.
La « vie spéciale » donne
accès à la Terre céleste.
La « vie solitaire » donne
accès au Monde céleste, à la Terre supracéleste.
Mais, ce que ne peuvent
pas connaître les sens spirituels, c’est le monde divin.
C’est donc la « vie
parfaite » (cf. Novalis : « La vie parfaite est le ciel »),
autrement dit la vie qui est conduite par la puissance de l’amour, qui
permet d’accéder au divin, au sein du nuage d’inconnaissance : « La
plus haute part de la contemplation, autant qu’elle peut se faire ici,
consiste tout entière en cette obscurité et ce nuage d’inconnaissance, et
avec un élan d’amour et une aveugle considération de l’Être pur de Dieu,
uniquement Lui-même ».
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De la vie active à la vie contemplative
L’ÊTRE PUR DE DIEU
Dieu
LE NUAGE D’INCONNAISSANCE
« Au-dessus de toi en nature, il n’est
rien d’autre que Dieu seul »
La vie contemplative
supérieure
« C’est au-dessus de soi qu’il est, et
sous son Dieu »
« Plus profitable pour la santé de ton
âme, et plus valable en soi, et plus plaisant à Dieu et à tous les saints
et anges au ciel (…) est cet aveugle élan d’amour vers Dieu en Lui-même,
et un tel empressement en ce nuage d’inconnaissance : et je te dis qu’il
est meilleur pour toi de le posséder et avoir dans ton sentiment
spirituel, que d’avoir les yeux ouverts sur la contemplation ou
considération de tous les anges ou saints au ciel, ou qu’elle soit baignée
dans toute l’allégresse et la mélodie de la béatitude où ils sont ».
La vie contemplative
inférieure
« Au-dedans de toi en nature sont les
pouvoirs et facultés de ton âme, desquels les principaux sont la Mémoire,
la Raison et la Volonté ; et en second l’Imagination et la Sensibilité ».
La vie active
supérieure
« L’homme est au-dedans de soi et égal à
lui-même ».
« Toutes les sortes de choses
corporelles sont en-dehors de ton âme et au-dessous d’elle en la nature,
oui ! et même le soleil et la lune et les étoiles ».
La vie active
inférieure
« En dehors de soi et au-dessous de
soi ».
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