La communauté patagonne de
Toulouse a eu le plaisir d'accueillir, mercredi 21 février 2001, son
Consul Général, à l'occasion d'une séance de dédicace de son
dernier ouvrage: Adios, Tierra del Fuego, à la librairie
Castella. On notait la présence de M° Laurent de Caunes, Vice-consul,
et de nombreux compatriotes, réunis pour la circonstance.
Moment trop bref - mais déjà en
2000, pour la dédicace du Roi au-delà de la mer, Jean Raspail
avait quitté précipitamment les lieux - et on se demande d'ailleurs
pour quelle raison (peut-être s'agit-il d'un avion). Il est certain en
tout cas que l'assistance méritait mieux que ce bref passage, ce que
Jean Raspail reconnaîtra d'ailleurs en aparté. Surtout cette
assistance-là qui contrastait avec celle de l'année précédente, plus
préoccupée de politique que de ce rêve merveilleux qui va de Sire
au Roi au-delà de la mer. C'est sans doute pour cette raison
aussi, - de se savoir entouré de compatriotes, pour des motifs qui
tiennent au seul "jeu du roi" - que Jean Raspail s'est trouvé
aussi détendu, amusé, souriant qu'il était apparu agacé lors de sa
prestation de l'année passée.
Jean Raspail a donc parlé de son
dernier livre avec un plaisir manifeste, que ce soit de la Patagonie ou
d'Orélie-Antoine de Tounens, et beaucoup d'humour en rappelant les
circonstances qui l'ont mené à devenir Consul général de Patagonie,
ou, par exemple, en décrivant la tombe vide du Roi à Tourtoirac. Mais
surtout non sans une vive émotion, lorsqu'il s'est agi d'évoquer
José Emperaire, - l'auteur des Nomades du Sud qui aura consacré
sa vie aux Alakalufs et qui mourra d'ailleurs en Patagonie chilienne, -
le vent, les Alakalufs eux-mêmes et certaine embarcation qu'il entrevit
dans la tempête, en 1951, avec son feu central et cette poignée de
Fuégiens, à peine couverts d'une peau de loutre, et que "six
mètres" et "dix mille ans" séparaient de lui.
On ne peut nier que Jean Raspail
est à ces moments un poète, aux accents à peine lyriques, par pudeur
et vrais, de cette vérité qui permet d'affirmer que la Patagonie
constitue l'aboutissement de ce grand rêve de courage et de compassion
qui traverse toute son oeuvre et qui est sa vie même. |