ROBERT AMADOU

ou la gnose au nom vérace

 

SOMMAIRE

Le soufisme même,

Qu'est-ce que l'occultisme?

 "Massignon le gnostique"

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Bibliographie et Documents

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Robert Amadou

(1924-2006)

 

Ce qu'il dit de la prière du cœur

"La prière du cœur, soit chez les kabbalistes et les hassidiques, soit chez les hésychastes avec la prière de Jésus, soit sous la forme du dikr musulman, est un dialogue avec Quelqu’Un : Quelqu’Un qui a un nom, et ce nom se récite."

Ce qu'il dit de la Sagesse divine

"Tout homme, fût-il philosophe, fût-il théosophe, ne désire que Sophie. (…) Mais qui est Sophie ? Question récurrente en écho de « Qui suis-je ? » En réponse ? ». En d’autres termes, ce que l’homme désire finalement, c’est « l’union nuptiale de l’âme avec la Sagesse divine, Sophie."

Ce qu'il dit de l'Islam

"L'islam est une "sommation divine" adressée aux juifs et aux chrétiens, c'est-à-dire aux privilégiés du plan divin, de remplir leur mission spirituelle, de satisfaire à la justice et de répondre à la sanctification sur appel de la Grâce."

 

« La tradition occidentale, disais-je, s’est perfectionnée, Dieu l’a perfectionnée dans les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. »

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En souvenir d'un certain 6 septembre 1991

             Qui est Robert Amadou ?

             Fondamentalement, un gnostique.

            « La gnose dont je parle et à laquelle je me voue et à laquelle j’invite est une connaissance, nullement exclusive de l’amour, bien au contraire, qui possède dans sa perfection – la gnose est une connaissance parfaite – quatre traits principaux pour la spécifier : elle est religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle »

            Mais  Robert Amadou est aussi un théosophe, spécialiste de Louis-Claude de Saint Martin, le Philosophe inconnu, à qui il a consacré une thèse, et vingt ans de recherches documentaires.

            C’est, enfin, un prêtre, de l’Église syrienne d’Antioche, qui n’hésite pas à désigner la Sainte Montagne, l’Athos, comme le lieu vivant des maîtres de l’ésotérisme chrétien (communication personnelle).

            « Le cœur de ma recherche, écrit-il, c’est Dieu. Ma vocation est celle de tout homme, j’essaie d’en prendre conscience : m’approcher – ou me rapprocher – de Dieu. »

            La question est de savoir où s’origine sa vocation ?

           « Cette vocation mienne est située dans la tradition occidentale, dans l’expression occidentale de la Tradition. Là, je veux être très net : je suis tout à fait certain que la Tradition est universelle – la Tradition a une source non humaine, elle est révélée – et en même temps, et c’est ma certitude en même temps que ma conviction, ma connaissance en même temps que ma foi, que son expression occidentale en est la perfection, la forme achevée, pleinement et totalement authentique. Il y a des traditions parallèles, analogues, comme vous voudrez. Certains de leurs éléments peuvent, par comparaison, être utiles au tenant de la voie occidentale ; mais il n’y a pas de traditions, de religions équivalentes. C’est vrai aussi de la gnose, connaissance parfaite qui perfectionne elle-même la foi et dont il existe mainte manifestation à travers les pays et les époques, en mainte forme traditionnelle ; elle trouve sa perfection actuelle dans la tradition la plus riche et la plus pure qui est la tradition occidentale »

            Qu’entend-t-il par « tradition occidentale », où faut-il la rechercher ?

           « Dans les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme, islam. ». D’une certaine manière il y a, pour Robert Amadou, supériorité de la tradition occidentale sur les traditions extrême-orientales, autrement dit de « l’unité de la Conscience » sur « l’unicité de l’être ». C’est ce qui non seulement le distingue, mais l’oppose à René Guénon.

            « L’important, l’essentiel est le terme : Dieu connu, Dieu aimé. Or, la tradition occidentale a, parfaite, la lucidité de placer l’expérience de l’Absolu non manifesté, ontologiquement et chronologiquement (sauf à errer), avant l’expérience de Dieu personnel. En Occident, le monisme mystique qui est une imperfection de la pensée extrême-orientale, procède souvent (et jusque dans l’adhésion qu’on y donne aux doctrines extrême-orientales ou aux déviations extrême-orientalisantes en Occident) du désir de faire mourir l’homme, corrélatif du désir de tuer Dieu [...]; je l’ai montré précisément à propos de René Guénon. A Hallâj même, qui fut condamné pour avoir donné l’impression d’incarner Dieu, les maniaques de la non-dualité ont reproché d’avoir encore laissé subsister une dualité dans l’expérience de l’union. Il est vrai, et l’honneur exceptionnel, la perfection de la tradition occidentale – appelez-la gnostique, appelez-la mystique – est d’avoir exalté, au regard de l’illusoire unité ontologique, la « présence testimoniale ». Cher Louis Massignon, gnostique et mystique, prêtre et cheikh admirable ! »

            Une autre critique adressée à René Guénon concerne le guénonisme : « René Guénon fait du guénonisme la Tradition, et le guénonisme est un syncrétisme très moderne. Ce pourquoi il y a du bon et même du très bon si l’on s’autorise à des démontages, nonobstant les directives de l’auteur ».

            Quant à l’initiation, à la transmission de l’influence spirituelle, Robert Amadou s’écarte là aussi de René Guénon, tout en partageant avec lui son terrible constat sur la société occidentale moderne : « La société occidentale moderne, qui tend à devenir culture planétaire, est unique en son manque d’une initiation, d’initiations, de sociétés initiatiques, officiellement admises, officiellement profitables et utiles. S’initier n’en devient pour chaque déviant – déviant du mal – que plus malaisé, et peut-être aussi plus fécond : rien n’est jamais à inventer, tout est aujourd’hui à réinventer ».