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Il existe une rare initiation conférée
par un mystérieux personnage dont l’existence est attestée
par le saint Coran (sourate XVIII) : al-Khadir, le « guide de Moïse », le dépositaire
de « la Science qui vient de Nous », et qui est le Prophète Élie pour les
Juifs et Saint Élie pour les chrétiens. Dans le cas d’une telle
initiation, il s’agit bien d’une « affiliation céleste et personnelle,
directe et immédiate », sans la médiation d’un maître, avec ou sans appartenance à
une organisation initiatique.
Toutefois elle implique toujours, comme
le remarque René Guénon « le rattachement, par un moyen quelconque, à un
centre existant effectivement ». |
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« Khezr (le nom persan de
Khidr) est le maître de tous les sans - maître parce qu’il se montre à
tous ceux dont il est le maître comment être ce qu’il est lui-même : celui
qui a atteint la Source de la Vie, l’Éternel Adolescent (…), celui qui a
atteint la haqîqa, la vérité ésotérique qui domine la loi, émancipe
de la religion littérale » Henry Corbin |
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Trois témoignages
En
islam : "J’étais en ce temps-là ignorant des sciences des vérités spirituelles,
et je vis Khidr – que la paix soit sur lui –, lequel me donna une pomme.
Je n’en mangeai qu’un morceau, et il me dit : « Mange-la ! » car c’est la
quantité que j’en ai mangé. » Il me sembla alors voir un océan qui
s’étendait depuis le trône divin jusqu’à la terre, si bien que je ne
pouvais rien voir d’autre. Il était comme les rayons qui irradient du
soleil. Ma bouche s’ouvrit involontairement et il s’y engouffra tout
entier si bien qu’il n’en resta plus une seule goutte que je ne l’ai bu."
Rûzbehân Baqlî Shîrazî
Dans le judaïsme : "Rabbi Siméon ben Yohaï partit et s’enfuit dans le désert de Lod. Il trouva refuge, lui et
son fils Eléazar dans une grotte. Un miracle se produisit : un caroubier
se mit à pousser à leur intention et une source d’eau jaillit. Ils se
nourrirent auprès de ce caroubier et burent de cette eau. Élie, de bonne
mémoire, venait leur rendre visite deux fois par jour et leur délivrait
son enseignement, et nul ne savait où ils étaient."
Commentaire du
Cantique des Cantiques
Dans le christianisme : "C’est là, sur cette montagne, la plus élevée qui soit
au monde et où personne ne peut arriver, qu’ont été mis en sûreté, lorsque
la corruption s’est accrue parmi les hommes, des trésors et des mystères
sacrés. Le lac, l’île, les tours n’existent que pour que ces trésors
soient conservés et garantis de toute atteinte. C’est par la venue de
l’eau qui est sur ce sommet que toutes choses sont rafraîchies et
renouvelées. Le fleuve qui descend de là et dont l’eau est l’objet d’une
si grande vénération pour les hommes que j’ai vus, a réellement une vertu
et les fortifie : c’est pourquoi ils l’estiment plus que leurs vins. Tous
les hommes, tous les biens sont descendus de cette hauteur et tout ce qui
devait être garanti de la dévastation y a été préservé.
L’homme qui est sur la montagne m’a connue : car, j’ai là ma part. Nous
nous connaissons tous, nous tenons tous les uns aux autres. Je ne puis pas
bien l’exprimer ; mais nous sommes comme une semence répandue dans le
monde entier.
Le paradis n’est pas loin de là. J’ai vu déjà antérieurement
comment Élie vit toujours dans un jardin devant le paradis."
Anne
Catherine Emmerick |
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