Maxime le confesseur
Melchisédech possédait en lui-même
l'unique Verbe de Dieu, vivant et agissant... Il devint à la fois sans
principe et sans fin, puisqu'il ne portait plus en lui la vie temporelle
et mobile, qui possède un commencement et une fin et qui est secouée par
de multiples passions, mais seulement la vie divine du Verbe, venue
habiter en lui, la vie éternelle qui n'est limitée par aucune mort.
Pseudo-Denys l'Aréopagite
Il faut songer à Melchisédech qui eut un si grand amour de Dieu et qui
ne fut pas le grand prêtre des faux dieux, mais du Dieu très haut et
véritable, car les connaisseurs de la sagesse divine ne se sont pas
contentés d’appeler Melchisédech ami de Dieu, mais ils l’ont appelé prêtre
pour indiquer clairement aux hommes sensés que son rôle ne fut pas
seulement de se convertir personnellement au culte du vrai Dieu, mais
encore, à titre de grand prêtre, de conduire les autres dans l’ascension
spirituelle qui conduit à l’unique et véritable Théarchie.
René Guénon
Le nom de Melchissédec, ou plus
exactement Melki-Tsedeq, n'est pas autre chose que le nom sous
lequel la fonction même du "Roi du Monde" se trouve expressément désignée
dans la tradition judéo-chrétienne.
Cet "homme vivant" qui est
Melki-Tsedeq, c'est Manu qui demeure en effet "perpétuellement"
(en hébreu le-ôlam), c'est-à-dire pour toute la durée de son cycle
(Manvantara) ou du monde qu'il régit spécialement. C'est pourquoi il est
"sans généalogie", car son origine est "non humaine", puisqu'il est
lui-même le prototype de l'homme; et il est bien réellement "fait
semblable au fils de Dieu", puisque, par la Loi qu'il formule, il est,
pour ce monde, l'expression et l'image même du Verbe divin.
René Guénon, Le Roi du
monde
"Seule la grâce divine possède en propre la
faculté de communiquer la déification aux êtres, de manière analogique;
alors la nature resplendit d'une lumière surnaturelle et se trouve
transportée au-dessus de ses propres limites par une surabondance de
gloire"
L'échelle du Paradis céleste |