Chinguetti
A l’origine de ce qui deviendra un peu la quête des dernières années
de la vie de Théodore Monod, le rapport d’un officier français en 1916,
signalant une énorme météorite dans l’Adrar mauritanien. Les recherches ont
commencé en 1924, sans succès, et c’est dix ans plus tard au tour de Théodore
Monod de s’emparer de la question et de lancer une expédition. Malgré ses
efforts, la météorite est introuvable… En 1987, il organisera une nouvelle
expédition pour un résultat identique : « Nous avons beaucoup marché
et nous n’avons rien trouvé ». L’année suivante, troisième
tentative, avec cette fois, du matériel sophistiqué dont un GPS, mais, dira
Monod, « nous sommes rentrés « rebredouilles », une fois de
plus ! » A la fin de l’année 1988, Théodore Monod lance une dernière
tentative, mais en reprenant son itinéraire de 1934, - tout concorde exactement
avec les indications laissées par Ripert, mais « là, sur le terrain »,
il comprend qu’il peut abandonner la recherche de la météorite géante.
Pourtant, il retournera sur les lieux encore en 1989, ce qui lui fera confirmer
que « toute l’histoire n’a pour origine qu’une regrettable confusion
entre un relief rocheux banal et une prétendue masse météoritique ».
Tanezrouft
Le Tanezrouft, « pays de la peur et de la soif », est une région
désertique, totalement inhabitée, du Sud Algérien, vers la frontière du
Mali. En 1935, elle est encore un blanc sur la carte, quand Théodore se lance
à son assaut. On pense ici à un autre défi, relevé par Michel Vieuchange, en
1930, d’atteindre la ville de Smara ! La traversée dure onze jours du 3 au 14 février 1936 : « Le reg
s’étendait, horizontal et indéfini. Il n’y avait rien qui pût accrocher
le regard : nous naviguions à la boussole et nous manquions des repères
les plus infimes pour faire notre visée », « Nous n’avons relevé que
de très rares traces préhistoriques, ce qui prouve que le Tanezrouft fut
toujours le… Tanezrouft et qu’il fut évité de tout temps par les hommes ».
Après 400 kilomètres de marche, Ouallene est atteint et aussitôt, Théodore
Monod reprend sa marche de retour vers Adrar, par une route plus au nord, plus
« désespérée » encore : « Cette fois ce fut encore
plus laborieux. Je ne rencontrai pas, en effet, les pâturages que j’espérais
trouver dans la dernière partie du parcours. Ce fut une rude épreuve pour les
bêtes et pour les hommes. »
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