"Vous voyez cette petite pierre verte?... Cela
ressemble à du verre, en provenance de Libye. On pense que c'est un corps céleste,
peut-être une météorite qui, en tombant dans le désert aurait vitrifié ainsi les
couches locales. Je retourne tous les ans dans ce coin afin de m'en assurer. Peut-être
qu'en trouvant des pierres avec des inclusions, ou si l'on fait des recherches de carbone,
on parviendra à résoudre cette énigme. Il ne faut pas se presser de conclure. Je ne
verrai sans doute pas la fin de l'étude car, à mon âge, il est temps de passer sur
l'autre rive..." "Ma devise, c'est un
continent par existence. J'ai passé cette vie en Afrique où je me suis laissé tenté
par beaucoup de choses. Au départ, j'étais zoologiste, mais en suivant les dunes, j'ai
fini par récolter de tout : des fossiles, des plantes... Cela m'a conduit à devenir un
peu botaniste, géologue, ethnologue, archéologue. J'aurais sans doute pu mieux faire.
Cependant, je laisse un trace de tout cela :ma bibliographie comprend plus de 1200 titres
d'articles différents!"
"J'étais âgé d'une
vingtaine d'années lorsque le Muséum d'histoire naturelle m'a envoyé, pour ma première
mission en Mauritanie. J'étais venu pour étudier les poissons et la pêche. Sur cette
côte, je contemplais tous les jours un désert liquide, l'Atlantique. Mais je savais
qu'il en existait un autre, derrière, fait de sable et de cailloux. Je désirais
passionnément m'y rendre, mais je ne pouvais pas. C'est seulement à la fin de mon
séjour que j'ai décidé, avec un officier colonial, de prendre des chameaux pour
traverser l'espace de la Mauritanie jusqu'au Sénégal. On était mal outillé, ma selle
était trop petite, mais on l'a fait quand même! Ensuite, j'ai profité de toutes les
occasions pour pénétrer dans d'autres domaines désertiques."
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