Novalis
vu par ses contemporains
"Poète de langue allemande, penseur d'envergure européenne, voyant qui a placé au
cœur de sa quête un christianisme qui transcende dogmes et intuitions, qui est
Friedrich von Hardenberg, qui signe sa première publication, le recueil des fragments Grains
de pollen (1798), du nom de Novalis?
On peut, ainsi que
l'exprime Florian Roder, ressentir qu'il a par ce choix "prononcé pour la
première fois son nom véritable, le nom qui devient l'expression immédiate de l'être
lui-même." C'est dire que, sous le signe de la coïncidence du nom et de
l'être, Novalis est authentique par l'ouverture, la spontanéité et la rigueur avec
lesquelles il vit dans l'élément créateur du renouvellement - de ses joies
les plus hautes, de ses souffrances les plus profondes."
Paul-Henri
Bideau, Préface.
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▪ Heinrich
Steffens : "J'ai fait la connaissance de Novalis à
Iéna. J'avais beaucoup entendu..."
▪
Friedrich
Schlegel : "La destinée a déposé entre mes mains
un jeune homme qui peut devenir..."
▪
Ludwig Tieck
: "Novalis était grand, élancé et de
nobles proportions. Il portait des cheveux..."
▪
August
Coelestin Just : "La cordialité était un composant
principal de son caractère..."
▪
Caroline Schlegel : "Vous n'imaginez pas à quel
point je conçois peu qui vous êtes..."
▪
Caroline Von Günderode : "Novalis"
▪ Schiller : "Schiller fut un des grands
enthousiasmes de la jeunesse de Novalis"
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Hanz Ritter
"Les esprits se sont toujours séparés et se séparent aujourd'hui encore sur
la façon de juger cette individualité. Pour les uns, il est avant tout une
force spirituelle, presque, déjà, une figure d'ange et de prophète ; les
autres considèrent plutôt son activité terrestre, ses amitiés, ses efforts
pour construire par la pensée un système du monde, son travail rigoureux de
scientifique et de technicien. Pour un troisième groupe, il ne fut qu'un
esprit chimérique et un romantique exalté, appréciation qui avec le temps
s'est faite plus rare. Les premiers insistent sur le caractère religieux de
son existence, de son expérience intérieure, de ses œuvres, sur sa vision
poétique, sur son lien profond avec les forces de l'au-delà ; les seconds
soulignent son côté lucide, dépourvu de sentimentalité, scientifique. L'un
et l'autre points de vue sont incomplets. La génialité consiste précisément
dans la réunion de ces deux possibilités, dans la synthèse de la lucidité et
de l'enthousiasme, d'un penser clair et de la vision poétique, de son sens
pratique tourné vers la terre et de son lien avec l'au-delà. En percevant au
cœur même de l'élément terrestre le symbole éternel, au
cœur même de la
ronde des planètes autour du soleil la religion des astres, Novalis ouvrait
au penser comme au ressentir de nouveaux domaines, il abolissait la
frontière entre l'en deçà et l'au-delà."
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